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Astrologie et Soufisme

Il est important de se rappeler l'importance de la recherche de la science dans la voie soufie. Le Prophète (paix et salut sur lui) a encouragé la quête du savoir, "du berceau jusqu'au tombeau", et ce, même si cela implique de voyager loin, "fut-ce en Chine". Juger l'astrologie sur des préjugés est contraire à l'esprit de la voie soufie. Certains "théologiens" s'opposent à l'astrologie sans avoir effectué de recherches approfondies sur le sujet. Leur position est souvent basée sur la peur et l'ignorance, et une présentation d’ancien avis juridiques tronqués sans en comprendre l’esprit.

L'astrologie est une discipline aux origines lointaines. Son histoire remonte à l’aube de l’humanité, avec des traces de sa pratique en Inde, en Égypte, chez les Sumériens, les Aztèques etc. En Occident, elle fut réintroduite par les Grecs, notamment par Ptolémée au IIe siècle après J.-C.

Cependant, l'astrologie connut un déclin en Europe pendant l'Empire romain. C'est grâce à la civilisation arabo-musulmane qu'elle réapparut sur le continent dès le IXe siècle. Les savants arabes ont joué un rôle crucial dans la transmission et le développement des connaissances astrologiques. Ils ont également développé de nouvelles techniques astrologiques et contribué à la diffusion de cette discipline dans le monde occidental notamment l’astrologie des 28 mansions lunaires transmises en occident au Moyen-âge et recensée dans le Picatrix.

 

Dès les premiers siècles de l'islam, les musulmans ont suivi les conseils du Prophète (paix et salut sur lui) en se lançant dans une quête active de la science. Ils ont intégré très rapidement les connaissances des grecs, des perses y compris l'astrologie et la philosophie, en les adaptant et en les intégrant à la vision globale et synthétique de l'islam, d’ailleurs le mot Coran veut dire « Synthèse qui englobe tout ce qui a existé. »

Pour mieux comprendre cette vision islamique de l’astrologie il nous faut citer le verset du Coran, (36-12) qui dit : « kullu Shayn ahsaynahu fi Imam mubin », « toutes choses sont inscrite dans un prototype clair et évident ». Ce prototype, source de toutes choses, c’est le Coran et c’est aussi celui qui le réalise, le Prophète et ses héritiers spirituels. Nous parlons ici de l’Homme Universel qui contient la création. Il ne s’agit pas de dire que les planètes influencent l’homme mais de reconnaitre plutôt que les planètes sont le reflet extérieur du monde intérieur de l’homme.

 

Ce point est important à méditer : l’homme, "fait à l’image de Dieu", contient en lui l’univers et c’est en lui qu’il peut découvrir les signes de la création. L’astrologie est donc cette science qui permet par un effet miroir de distinguer, de « lire » notre monde intérieur dont le reflet est dans les signes de la création. Ce qui est confirmé par le verset coranique : « Nous vous montrerons nos signes dans les horizons et en vous-même jusqu’à ce que vous compreniez que c’est la vérité. »

 

Cette vision est aussi appuyée par René Guénon, Sheikh Abdel Wâhid Yahya, véritable autorité en matière de science traditionnelle pour notre époque. Celui-ci nous rapporte :

« … l’astrologie, autre science cosmologique, est en réalité tout autre chose que l’« art divinatoire » ou la « science conjecturale » que veulent y voir uniquement les modernes ; elle se rapporte avant tout à la connaissance des « lois cycliques », qui joue un rôle important dans toutes les doctrines traditionnelles. Il y a d’ailleurs une certaine correspondance entre toutes ces sciences qui, par le fait qu’elles procèdent essentiellement des mêmes principes, sont, à certain point de vue, comme des représentations différentes d’une seule et même chose : ainsi, l’astrologie, l’alchimie et même la science des lettres ne font pour ainsi dire que traduire les mêmes vérités dans les langages propres à différents ordres de réalité, unis entre eux par la loi de l’analogie universelle, fondement de toute correspondance symbolique ; et, en vertu de cette même analogie, ces sciences trouvent, par une transposition appropriée, leur application dans le domaine du « microcosme » aussi bien que dans celui du « macrocosme », car le processus initiatique reproduit, dans toutes ses phases, le processus cosmologique lui-même » (Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme, p°25). Ce dernier point pour nous est fondamental d’où notre insistance. 

 

En vertu de cette analogie universelle, le « macrocosme » est pris pour support en tant que reflet du « microcosme » et ainsi permet de poser une base vers une quête de notre être intérieur selon l’injonction prophétique bien connu : « Man ‘arafa nafsahu fa qad ‘arafa rabbahu, Celui qui connait son âme connait son Seigneur ».

L'astrologie à l'âge d'or de l'islam : un héritage précieux

 

Cette quête de connaissance explique la présence de l'astrologie dans les centres intellectuels du monde musulman, comme la "maison de la science" (bayt al-hikma) à Bagdad au IXe siècle.

L'astrologie était omniprésente à cette époque. De nombreux savants musulmans l’étudiaient et débattaient de ses implications. 

 

Il est donc surprenant de voir certains théologiens contemporains rejeter l'astrologie sans l'avoir étudiée. Comment peuvent-ils prétendre être plus avancés que les savants du passé qui ont contribué à l'âge d'or de l'islam ?

L'interdiction pure et simple de l'astrologie est également contestable. Durant l'âge d'or de l'islam, l'astrologie était une discipline respectable étudiée par les élites et le peuple. Cette époque était marquée par un foisonnement intellectuel et un développement important de l'islam.

 

Le Calife fatimide El Hakim au début du IXe siècle, pratiquait lui-même l’astrologie et à Bagdad les médecins eux même étudiaient l’astrologie pour l’intégrer avec profit dans l’établissement de leurs diagnostiques. 

Et que dire du grand maître soufi Ibn Arabi de la même époque, qui lui-même écrivit sur l’astrologie en relation avec les noms divins ? 

 

Pour ne pas sombrer dans l’obscurantisme, il nous faut revenir à la vraie compréhension de l’astrologie : miroir de la connaissance de soi, plutôt que de réduire celle-ci à une science de prédictions et de voyance obscure. C’est ce côté « phénomènes de foires » uniquement qui fut dénoncé à juste titre au cours de l’histoire du fait qu’elle induisait le peuple vers une illusion déviante. 

 

Revenons maintenant sur un autre point important : la correspondance analogique qui existe entre les différentes sciences traditionnelles. Le point commun entre alchimie, médecine, astrologie et science des lettres, c’est la notion fameuse des quatre éléments qui sont au cœur des choses : Terre, Eau, Feu et Air. 

 

Or, ces quatre éléments se multiplient par 3 tendances de mouvement que l’on peut résumer par : fixe, mutable et cardinales. L’ensemble donne les 12 signes du zodiaque qui correspondent à 12 phases de la vie dans la nature. Les planètes quant à elles sont gérer par les esprits des 7 prophètes les plus célèbres de l’histoire qui sont porteurs d’une sagesse spécifique et de l’enseignement des noms divins.

 

Par ailleurs ce que l’on appelle « la carte du ciel », de notre naissance reflète le « contrat » d’âme que nous avons fait avec notre Seigneur Rabb, pour aller vers notre mission de vie.  Cette notion de pacte céleste est bien connue en Islam. Nous avons donc dans l’astrologie un miroir de la connaissance de nous-même qui met en valeur les cycles ou étapes de notre mûrissement, tout cela selon l’axe de notre destinée. L’astrologue qui aide, selon cet esprit, un consultant, prend le rôle d’un miroir en respectant la parole prophétique qui dit : « al-mu’min mirat al-mu’min », « le croyant est le miroir du croyant ». En quoi cette recherche de la connaissance de soi à l’aide d’un tel outil serait préjudiciable ? 

 

L'astrologie possède une origine noble et respectable. Elle a été étudiée par des savants de renom et a contribué à la compréhension du monde et de la place de l'homme dans l'univers.

Cependant, il est important de mettre en garde contre les dérives et les abus qui existent dans ce domaine. Certains astrologues se livrent à des prédictions simplistes et mercantiles, exploitant la crédulité des gens. Ceci vient du fait que nous sommes dans une époque de cette descente cyclique dont la tradition parle comme les quatre âges de l’humanité : Or, Argent, Bronze et Fer. Nous sommes dans cet âge de Fer, sombre et obscure, où le sacré a perdu la place prépondérante qu’il occupait dans les époques précédentes. Il est essentiel de distinguer le "bon grain" de l'ivraie. L’astrologie ne doit pas être utilisée pour prédire l'avenir de manière déterministe. Elle est plutôt un outil de connaissance de soi et de compréhension du monde qui nous entoure. 

Cette vision est au cœur de l'accompagnement proposé par Astrologie Soufie.

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